Une dictature politique dès l'origine...
| L'histoire
enseigne qu'aucune classe opprimée n'a jamais accédé
au pouvoir et ne pouvait y accéder sans passer par une période
de dictature, c'est-à-dire conquérir le pouvoir politique
et briser par la violence la résistance... que les exploiteurs
ont toujours opposée. Lenine Mars 1919 |
| Afin
de protéger la République soviétique contre
ses ennemis de classe, nous devons isoler ceux-ci dans des camps
de concentration. Toutes les personnes impliquées [...] dans
des complots ou des rébellions doivent être fusillées. Décret du Conseil des Commissaires du peuple, 5 septembre 1918.. |
| On
se mit à ramasser, d'abord en cachette, les Socialistes-Révolutionnaires
et les Menchéviks. A partir du 14 juin 1918, date à
laquelle ils furent exclus de tous les soviets, ces arrestations
se firent plus massives. A partir du 6 juillet, on jeta dans ce
flot les Socialistes-Révolutionnaires de gauche qui, plus
perfidement, s'étaient fait passer pour les alliés
du seul parti conséquent du prolétariat. Dès
lors, il suffisait de troubles ouvriers, d'un courant de mécontentement,
d'une grève pour que la Tcheka agrafât sans bruit,
de nuit, les mencheviks et les Socialistes-Révolutionnaires
en tant que véritables responsables de ces désordres.
Durant l'été 1918, en avril et octobre 1919, on emprisonna
en masse les Anarchistes. A. Soljenitsyne. L'Archipel du Goulag, |
qui frappe les opposants à la collectivisation ...puis n'importe qui...
| "Strictement
Confidentiel " " Du 17 décembre 1929 au 14 février 1930, l'OGPU (futur NKVD)a recensé 38 émeutes avec 25 170 participants. L'immense majorité de ces émeutes a pour cause les opérations de collectivisation... Les mesures les plus énergiques ont été prises pour réprimer ces Insurrections. Six soulèvements dans le district d'Ostrog ont dû être liquidés par la force des armes... Les kolkhozes organisés dans les villages et les bourgs insurgés ont du être maintenus malgré les soulèvements et aujourd'hui le travail de collectivisation des outils agricoles, du cheptel, des semences, etc. continue. Actuellement, nous préparons la déportation de 8 000 familles... tous les déportés seront envoyés dans la région du Nord ... " Rapport d'un responsable de la région de Voronej à Ordionikidzé, proche collaborateur de Staline (20 février 1930). |
| Je
pourrais multiplier les exemples de déportation totalement
injustifiée. Malheureusement, tous ces gens, qui étaient
proches, ouvriers, membres du Parti, sont morts, car ils étaient
les moins adaptés aux conditions : Novoiilov Vladimir de
Moscou. Chauffeur à l'usine Compresseur de Moscou. Trois
fois primé. Épouse et enfant. S'apprêtait à
aller au cinéma avec son épouse. Pendant qu'elle se
préparait, est descendu, sans ses papiers, chercher des cigarettes.
A été raflé dans la rue. Rapport de l'instructeur du parti de Narym (1933). |
et plus particulièrement les membres du Parti Communiste
| Le
Comité central propose à tous les secrétaires
du parti et à tous les représentants du NKVD de recenser
tous les éléments antisoviétiques. Les plus
actifs seront immédiatement arrêtés et fusillés
.. Les autres, moins actifs mais néanmoins antisoviétiques,
seront internés et déportés. Le Comité
central proposera dans un délai de cinq jours [... ]la quantité
de personnes à fusiller et à déporter. Le secrétaire du Comité central, Staline, 2 juillet 1937. |
| "
Il est clair maintenant pourquoi, malgré l'abondance des
produits, nous manquons soudain tantôt de l'un, tantôt
de l'autre... Que ces maudits reptiles soient écrasés,
que ces chiens galeux soient abattus ! Les herbes folles et les
chardons envahiront les tombes des maîtres. Sur la voie débarrassée
de la dernière souillure, guidés par notre bien-aimé
chef, le grand Staline, nous continuons à aller de l'avant
vers le communisme! " Vychinski, procureur général de l'U.R.S.S., 1936. |
|
" Tout
recommença. Ils me mirent "à la chaîne",
ce qui signifiait dans leur jargon, un interrogatoire ininterrompu.
Les enquêteurs se succédaient; moi je n'avais aucun
répit. Sept jours sans dormir ni manger. Je les voyais
devant moi comme en rêve. La "chaîne" devait
user les nerfs de la victime, briser sa résistance, la
contraindre à signer ce qu'ils voulaient. " " Je
me tiens à genoux devant le pays, devant le Parti, devant
le peuple tout entier. La monstruosité de mes crimes n'a
pas de bornes, surtout dans cette nouvelle étape de la
lutte de l'U.R. S.S. Puisse ce procès être la dernière
et pénible leçon et que tout le monde voie la puissance
formidable de l'U.R.S.S. et la sage direction du pays assurée
par Staline. " |
| Notre
peuple exige une seule chose: que les maudits reptiles soient écrasés...
Et sur nos têtes, sur notre heureux pays, continuera à
briller de ses lumineux rayons, notre clair et radieux soleil. Dans
la voie débarrassée de la dernière souillure
et de la dernière abjection du passé, nous tous, notre
peuple, guidés par notre bien-aimé chef et maître
le grand Staline, nous continuerons à marcher de l'avant,
toujours de l'avant, vers le Communisme. Réquisitoire de Vychinski, procureur général de l'URSS contre Boukharine Mars 1938 |
| Ces
procès étaient sans fin, publics ou secrets. Parmi
tous les hommes qui se trouvaient au banc des accusés durant
ces procès, il y avait tous les anciens membres du Bureau
politique de Lénine, excepté Staline lui-même
et Trotski. Il y avait aussi un ancien Premier ministre, plusieurs
vicepremiers ministres, deux anciens chefs de l'Internationale communiste,
le chef d'étatmajor de l'Armée rouge, les commandants
militaires, presque tous les ambassadeurs soviétiques en
Europe et en Asie, les deux chefs de la police politique... Tous
furent accusés d'avoir essayé d'assassiner Staline,
de restaurer le capitalisme, de ruiner le pays et d'empoisonner
ou de tuer de mille façons des masses d'ouvriers russes.
Tous furent accusés d'avoir travaillé, dès
les premiers jours de la révolution pour les services d'espionnage
de la Grande-Bretagne, de France, du Japon et de l'Allemagne, et
d'avoir conclu des accords secrets en vue de céder de vastes
proportions de territoire soviétique à l'Allemagne
et au Japon. Isaac Deutscher, Staline, |